Papier, carton et articles en papier

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Pâte à papier / Carton

 

La Fédération Professionnelle des Entreprises du Recyclage (FEDEREC) a réalisé en 2017 le bilan environnemental du recyclage selon la méthode d’analyse de cycle de vie (ACV) pour les filières de recyclage les plus représentatives du marché français dont notamment les papiers et cartons.

Pour chaque filière sont quantifiées les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication de produits à partir de matière première « vierge » et « renouvelable ». L’unité fonctionnelle utilisée dans l’étude est « Analyse de la collecte, du tri et de la transformation d'une tonne de déchets afin de produire des matériaux intermédiaires issus de MPR en substitution de matériaux intermédiaires issus de ressources vierges ».

 

Le périmètre de l’étude, commun à toutes les filières, est présenté sur le schéma suivant610 :

FEDEREC_ACV_recyclage

 

La filière des papiers comptabilise les papiers graphiques (belles sortes et moyennes sortes) issus des ménages et des activités économiques. La filière carton, quant à elle, intègre les cartons d’emballages issus des ménages et des activités économiques.

 

Filière_recyclage_papier

Schéma de la filière papier / carton étudiée

 

La filière papiers/cartons étudiée ne considère pas toute la diversité de la filière papier/carton. En effet, les papiers/graphiques issus des ménages peuvent également être utilisés dans la production de PPO (Papier Pour Ondulé) ou dans la fabrication du papier d’hygiène.

 

In fine, la valeur retenue est de 297 kg CO2e pour la pâte à papier issue de matière primaire « vierge » et de 317 kg CO2e pour la pâte à papier issue de la filière recyclage. Concernant le carton, le facteur d’émission s’élève à 390 kg CO2e pour le carton issu de matière primaire « vierge » et à 670 kg CO2e pour le carton issu de la filière recyclage.  

 

Résultats par tonne collectée

Matière primaire (kWh)

Matière de recyclage (kWh)

Matière primaire (kg eq. CO2)

Matière de recyclage

(kg eq. CO2)

Pâte à papier

9 193

2 739

297

317

Carton

13 115

3 017

390

670

Résultat de l’étude FEDEREC (2017)

 

On constate que les facteurs d’émissions provenant de matières recyclées sont plus importants que ceux des matières primaires brutes. Selon FEFCO, l’industrie du vierge utilise, en moyenne en Europe, une plus grande quantité d’énergie d’origine renouvelable (biomasse) que l’industrie du recyclé.

En cohérence avec les règles de comptabilité carbone internationales, la combustion de cette biomasse qui émet du carbone d’origine biogénique n’est pas comptabilisée dans cette étude. A défaut, s’il était comptabilisé, le carbone biogénique aurait un bilan neutre sur l’indicateur effet de serre (le carbone émis pendant la combustion étant considéré par défaut, capté pendant la croissance de la biomasse). Il est important de noter que les résultats sur l’effet de serre ne reflètent donc pas la plus grande sobriété énergétique de la filière du recyclage, comme le montrent les résultats de consommation d’énergie primaire.

Par ailleurs, les caractéristiques des données utilisées (disponibles au moment de l’étude) en limitent la validité :

-Les données utilisées pour la transformation des balles de papiers en pâte à papier (source : ADEME-COPACEL 2013) correspondent à la production de pâte à papier pour ramettes de papier. Le recyclage des journaux et magazines est approximé via ces données, alors qu’il est réalisé dans des usines intégrées où la pâte produite est immédiatement transformée en bobines de papier. Les résultats actuels désavantagent le recyclage. ;

-Les données d’inventaire de la régénération du carton (recyclage) et les données de production de carton vierge sont des données issues de moyennes européennes (FEFCO) alors que la part des fibres de récupération, utilisées par les usines papetières en France, a été de 73.6% du tonnage collecté en 2014. Enfin, selon FEDEREC, la part respective de l'utilisation de la biomasse entre les usines consommant des fibres vierges et celles consommant des fibres recyclées n'est pas la même en France que dans certains pays d'Europe, ce qui ne permet pas de mettre en évidence l'éventuelle économie de gaz à effet de serre que pourrait procurer le recyclage de la fibre.

-La filière papier est très sensible aux hypothèses utilisées, le taux de substitution et l’efficacité du procédé de recyclage sont des paramètres influents sur les résultats de la filière. L'analyse de sensibilité montre l'influence du choix de l’inventaire du cycle de vie (ICV) du papier sur les résultats. Derrière ces inventaires, c’est le type d’énergie utilisée par l’industrie du recyclé et l’industrie du vierge qui impacte fortement la contribution de l’un ou l’autre sur l’effet de serre.

 

Ces données ont le mérite d’exister et de permettre des premières approximations. Elles sont toutefois à considérer avec précaution.

 

 

Papier (ramette)

 

 

Une analyse de cycle de vie sur les ramettes de papier a été conduite par l’ADEME et la COPACEL en 2013 (réalisation Solinenn).

Cette étude s’est basée sur la méthodologie relative à l’affichage environnemental (BPX 30-323-0). Une revue critique a été effectuée.

 

Elle couvre l’ensemble du cycle de vie, néanmoins, certains postes (contributeurs théoriques) ont été exclus du périmètre :

- Les flux liés à la R&D ne sont pas pris en compte du fait de la difficulté de connaître la part de R&D qui s’applique au produit ou au système étudié;

- Les flux liés aux transports des salariés du domicile jusqu’au lieu de travail ne sont pas considérés dans l’évaluation environnementale. Il en est de même pour les déplacements professionnels;

- Les flux liés aux services associés à un produit ou un système tels que la publicité, le démarchage et le marketing sont exclus des limites du système;

- L’information relative aux impacts du déplacement des clients pour se rendre sur le lieu de vente du produit est mise à disposition du consommateur, mais pas de manière intégrée aux indicateurs concernant l’affichage environnemental des produits.

 

En termes de représentativité, l’étude couvre les papiers consommés en France pour l’année 2011. Ainsi, des données provenant d’usines localisées en France, Brésil, Allemagne et Finlande ont été utilisées.

 

Une revue critique a été effectuée.

 

4 catégories de pâte à papiers ainsi que la valeur moyenne d'une ramette de papier de bureau ont été étudiées . Ci-après sont présentés les résultats.

 

Eucalyptus

Résineux

Feuillus

Papier recyclé

Ramette papier moyenne

(hors utilisation et fin de vie)

0,440

0,410

0,400

0,470

2.29

Facteurs d'émission de la pâte à papier selon le type d'essence exprimés en kg CO2e/kg ou Kg CO2e/ramette

 

Un calcul pour déterminer le FE moyen au poids à partir de la ramette moyenne permets d'obtenir la valeur de 0.919 kgCO2e/kg de papier.

 

 

Papier (Autre)

 

Deux facteurs d’émissions, historiquement au statut discussion depuis leur proposition par des tiers, ont récemment étés validés par le COGO dans la Base Carbone® en l’absence de données plus récentes. Ces données permettent de donner un ordre de grandeur.

Ainsi, vous trouverez :

-un facteur d’émission pour un « livre 300g », proposé par Carbone 4

-un facteur d’émissions « Etiquettes papier imprimés » issu du guide sectoriel de l’ADEME "Comptabilisation des émissions de GES - Application de la méthode Bilan Carbone® à la filière viti-vinicole"660

 

 

Sources :

 

[610] FEDEREC / Mars 2017 / Évaluation environnementale du recyclage en France selon la méthodologie de l’analyse de cycle de vie - Rapport final

[660] ADEME, Comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre - Application de la méthode Bilan Carbone® à la filière viti-vinicole (Itinéraires n°24) - juin 2011