Bois

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Description

Cette catégorie de la Base Carbone®, recense les facteurs d’émissions de  :

bois d'œuvre utilisé dans le domaine de la construction

bois d'ameublement utilisé dans la fabrication d'objets courants ou de palettes en bois

Les facteurs d’émissions de produits finis à base de bois (ex : armoires, tables, chaises,…) sont disponibles dans la catégorie « Achat de bien → mobilier »

La question du bois énergie est traitée précédemment dans le chapitre sur les biocombustibles.

 

 

Facteurs d'émission

 

La production du bois

 

Pour les émissions découlant du tronçonnage, du débardage, du sciage, du transport, etc, la production de bois d’œuvre a été provisoirement affectée d’un facteur d’émission de 36,6 kg équivalent CO2 par tonne, facteur d’émission également applicable à la production de palettes.

 

La problématique de la séquestration du carbone

 

Dans le cas de bois d’ameublement ou palettes, ces éléments sont destinés à vivre une vie relativement courte, et une fois devenus des déchets industriels banals ils libèreront le carbone qu’ils contiennent, par combustion ou par fermentation. De la sorte, il n’y a pas lieu de compter quoi que ce soit au titre d’une éventuelle séquestration pour la production de palettes en bois ou plus largement à tous les objets en bois dont la durée de vie est de quelques dizaines d’années tout au plus.

 

Par contre, sous certaines conditions précisées ci-dessous, il est possible de considérer que l’emploi du bois comme matériau d’œuvre engendre un "puits de carbone", c'est-à-dire que l'emploi du bois d'œuvre permet d'être crédité d'émissions négatives. En effet, le bois contient du carbone qui a été soustrait à l'atmosphère lors de la croissance de l'arbre, et si le carbone contenu dans les arbres coupés ne retourne pas dans l'atmosphère mais reste dans l'ouvrage réalisé avec du bois, alors que dans le même temps, d'autres arbres se mettent à pousser à la place de ceux qui ont été coupés, l'homme contribue ainsi à soustraire du CO2 de l'atmosphère au lieu d'en rajouter.

 

Il y a toutefois deux conditions express pour que le bois d'œuvre corresponde à un puits.

 

La première condition est qu'il faut qu'il provienne d'une forêt "bien gérée", c'est-à-dire d'une forêt où les coupes et les plantations se compensent. En effet, en l'absence de replantation (ou de régénération naturelle), le fait de couper un arbre pour le transformer en charpente ne fait que déplacer un stock existant, mais n'en reconstitue aucun.

 

En ce qui concerne les bois exotiques, qui proviennent de forêts qui ne sont généralement pas bien gérées, et où les coupes ne sont pas compensées par des plantations (puisque la surface diminue), on ne peut donc pas parler de puits de carbone. En fait il est même probable que l'exploitation d'une tonne de bois exotique conduise à des émissions nettes significatives : pour pouvoir exploiter les quelques espèces commercialement intéressantes (pas plus de quelques exemplaires à l'hectare), les forestiers construisent des pistes qui, par la suite, servent à des paysans pour aller défricher le reste de la forêt, ce qui cause des émissions significatives de CO2.

 

Le seul cas de figure où le bois est un puits est donc celui où l'exploitant replante ; concrètement, faute de savoir ce que fait l'exploitant, on se limitera à appliquer cette valeur à du bois de provenance européenne (les forêts européennes sont globalement à peu près bien gérées).

 

La deuxième condition concerne la réelle durabilité de l'objet contenant le bois. En effet, si ce dernier sert à fabriquer une charpente dont la durée de vie est supérieure au siècle, il sera légitime de lui faire correspondre un puits, mais s'il sert à fabriquer du mobilier à courte durée de vie (20 ou 30 ans), alors l'existence d'un puits se discute, car le carbone ne séjournera que brièvement dans l’objet en bois (qui fera l'objet d'une incinération en fin de vie).

 

 

A la condition de provenir de forêts "bien gérées" et d’être inclus dans des objets qui dureront au moins un siècle, l’emploi d’une tonne de bois d’œuvre donne un crédit de 1 850 kgCO2e, ce qui correspond à la teneur moyenne en CO2 du bois.