Batiments |
Description
La construction des bâtiments génère des émissions de GES à la fois pour la fabrication des matériaux et leur acheminement que pour la consommation de carburants sur le chantier.
Le parallèle peut être fait avec "l'énergie grise" du bâtiment.
Trois approches sont proposées pour évaluer les émissions liées à la construction des bâtiments : ■Une approche par les surfaces construites à l'aide de ratio moyens ■Une approche globale par les consommation énergétiques ■Une approche plus détaillé par quantité de matériaux mis en oeuvre
Approche rudimentaire par les surfaces construites - Cas des logements et des bureaux
Les valeurs fournies ci-après sont extraites du rapport « capitalisation des résultats de l’expérimentation HQE Performance. Analyse statistique. Action 22 » de octobre 2013 ; DHUP convention Y13-08 n°2200756332. Ce rapport fournit tous les résultats de l’expérimentation HQE Performances menée entre 2012 et 2013 en collaboration, notamment, entre l’Association HQE, la DHUP, l’ADEME, le CSTB et le CEREMA591. L’ensemble des hypothèses, méthodologies et données sont fournies dans ce rapport qui est téléchargeable sur les sites internet de la DHUP et de l’Association HQE (http://assohqe.org/hqe/IMG/pdf/14-027_HQEPerf_RapportPrincipal_VF.pdf ). Il le sera également sur l’application Base Carbone. Les valeurs indiquées correspondent au seul contributeur « produits et équipements » mis en oeuvre lors de la construction d’un bâtiment (les autres contributeurs aux impacts environnementaux et notamment au changement climatique étant, pour un bâtiment : le chantier, les consommations d’eau, les consommations d’énergies liées aux usages immobiliers et mobiliers ; mais, à l’exception du chantier, les impacts liés à ces contributeurs auront lieu tout au long de la vie du bâtiment). Il s’agit de valeurs médianes obtenues sur l’échantillon de bâtiments neufs analysés : 22 pour les maisons individuelles, 17 pour les immeubles de logements collectifs et 24 pour les bâtiment de bureaux. Cet échantillon est composé de constructions faisant appel à différents modes et matériaux constructifs pour leur enveloppe et à différents équipements électriques et de génie climatique. Enfin, à la différence du rapport cité ci-avant, ces valeurs n’ont pas été annualisées. Cependant, ces valeurs tiennent compte de l’entretien et de l’éventuel remplacement des produits et équipements durant la vie du bâtiment fixée à 50 ans.
Résultats
Facteurs d'émission de l'impact de la consrtuction des bâtiments - PRG AR4 -
Approche rudimentaire par les surfaces construites - Cas des autres bâtiments
Une étude a été réalisée par le CNRS (programme ECODEV) en 1998592 qui donne la répartition des bâtiments mis en chantier en 1990 par nature d'utilisation et qui donne aussi les dépenses énergétiques globales par nature de bâtiment. Les consommations intermédiaires (transports, fabrication des matériaux, etc.) sont prises en compte dans cette étude.
Les bâtiments sont censés être soit à structure béton (par exemple un immeuble de bureaux), soit à structure métallique (par exemple un hangar ou un bâtiment d'exploitation agricole). Une estimation de la répartition entre les 2 a été faite par le CNRS. Enfin, les logements et les bureaux considérés dans l'étude ne sont pas reportés ci dessous car traité dans le paragraphe ci dessus.
Dépenses énergétiques pour la construction de bâtiment selon leur activité.
Sur la base de ces données, on peut reconstituer la dépense énergétique au m2 des bâtiments construits (tableau ci-dessous).
Dépense énergétique pour la construction des bâtiments par matériaux
Il reste à déterminer le facteur d'émission d'un kep (kilo d'équivalent pétrole) dans la construction, si possible en tenant compte des gaz mineurs.
Pour cela, la méthode qui a été suivie est décrite ci-dessous : ■le CNRS donne des consommations énergétiques en tep par secteur d'activité, ■le CEREN donne, pour chaque code NAF, la proportion d'électricité dans l'énergie totale utilisée, ■en rapprochant les données CEREN et CNRS, nous obtenons une valeur de la proportion d'électricité dans chaque branche (ci-dessous), ■nous supposons que les émissions de CO2 associées à la production de l'électricité sont négligeables (ce qui est acceptable face au reste), ■le solde, qui consiste en des combustibles fossiles, se voit affecter la valeur standard de 2,79 tonne CO2e / tep* ce qui permet d'obtenir les émissions énergétiques, ■des émissions non énergétiques sont rajoutées dans le ciment (ratio de 1,35 pour un), et dans les métaux non ferreux (ratio 1 pour 1, pour l'aluminium).
Cela donne le tableau ci-dessous :
Émissions par secteur d'activité (en France) engendrées par la phase de construction d'un bâtiment.
On voit donc que les émissions sont de 32.129.000 tonnes de CO2e (incluant une partie des gaz mineurs) pour une consommation de 11.819.000 tep, donc en première approximation cela nous amène, pour la suite du raisonnement, à 2,71 tCO2e / tep utilisée dans le bâtiment.
On peut alors assez facilement obtenir des facteurs d'émission par m2 à partir des données ci-dessus, en affectant aux "contenus en énergie" du tableau 1 le facteur d'émission de 2,71 tCO2e / tep utilisée dans le bâtiment
Facteurs d’émission au m² des bâtiments en fonction de leur type et de leur activité.
Cette méthode, certes rudimentaire, permettra cependant de modéliser, en ordres de grandeur, les émissions liées à la construction d'une nouvelle infrastructure et celles liées à l'amortissement. Le facteur d'incertitude par défaut est estimé égal à 50%.
Approche globale, par la consommation énergétique
Il est également possible de reconstituer les émissions de construction à partir de la consommation énergétique du bâtiment. Pour cela, nous considérons que les émissions liées à sa fabrication* représentent une fraction des émissions de fonctionnement sur sa durée de vie, et qui dépend du type de bâtiment : ■pour le stock existant, cela ira dans une fourchette de 7 à 10 % (dont 5 % pour la part imputable à la seule fabrication des matériaux). ■pour les bâtiments neufs, la proportion est de l'ordre de 15 %, ■avec des bâtiments à très haute performance énergétique cette proportion pourrait atteindre 30 à 50 % de la consommation énergétique sur leur durée de vie1.
Dans la Base Carbone ®, seules deux approches ont été conservées : l'approche par les m² et l'approche par les quantités de matériaux mis en œuvre.
Approche plus détaillée, par quantité de matériaux mis en œuvre
Une approche un peu plus précise peut être tentée, surtout dans le cas d'un bâtiment à construire, si l'on connaît la nature des matériaux utilisés, et les quantités employées. En pareil cas, on utilisera des facteurs d'émission par unité fonctionnelle (UF)* (en pratique une tonne de ciment, un m² de toiture, etc), auxquels nous rajouterons, si cela n'est pas déjà pris en compte, les émissions de transport, de manutention et de traitement sur le chantier.
Les facteurs d'émission préconisés pour cette approche sont issus de la base de données INIES590. Cette base de donnée est constituée de fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES) de différents produits de construction fournies par les fabricants et syndicats professionnels de la branche et qui proposent des informations sur l'analyse du cycle de vie des produits. Il est ainsi possible pour chaque matériau d'identifier les émissions de GES dues à sa production, son transport, sa mise en oeuvre et également sa fin de vie. La base INIES recense à l'heure actuelle une quarantaine FDES et est enrichie régulièrement par de nouvelles fiches.
Quelques facteurs d’émission ont été extrait de cette base de données et sont présentés dans le tableau ci-dessous :
FE des matériaux et produits de construction issus de la base INIES
Sources : [592] étude CNRS (programme ECODEV) en 1998
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