Changement d'affectation des sols |
Description
Les changements d’affection des sols modifient les stocks de carbone contenus sur les sols. Il peut en résulter soit une émission de CO2, soit une captation de CO2. Par exemple, d’un point de vue majoritaire, le retournement d’une prairie et sa substitution par une culture entraîne un déstockage du carbone des sols. Les cinétiques de stockage / déstockage du carbone entraînées par des changements d’affection des sols sont des phénomènes qui s’inscrivent sur de longues périodes. Par ailleurs, on peut également noter sur le graphe ci-dessous que la vitesse de destockage à une échelle de 20 ans est deux fois plus rapide que la vitesse de stockage.
Evolution des stocks de carbone suite à un changement d’affection des sols (L’intervalle de confiance à 95% sur ces valeurs est de l’ordre de +- 40%),
Dans ces recommandations, le GIEC distingue 6 types de sols : ■Les forêts ■Les prairies ■Les cultures ■Les espaces artificialisés ■Les zones humides ■Les autres terres
On s’intéressera ici tout particulièrement aux quatre premiers types de sols. On distinguera dans le type d’espaces artificialisés, les sols « imperméabilisés » et les « sols non imperméabilisés » (ceux-ci incluant, pelouses, parc et jardins, etc).
Sources
Ces données proviennent de l’étude de l’INRA : "Stocker du carbone dans les sols agricoles de France?" 240 (Octobre 2002). Bien que cette étude ne repose pas sur les dernières données fournies par le RMQS 241, la méthodologie employée, reflétant les différences de cinétique entre émissions et captations est plus fine que la méthode GIEC 001. Elle est par ailleurs appropriée pour le calcul de bilan à l’échelle d’organisations (entreprises ou collectivités).
Concernant l’artificialisation des sols, en première approximation, on ne pas retient pas de changement de stock de C dans les sols lorsque celui-ci devient un espace végétalisé (parc, jardin, pelouse de stade, etc.). Dans le cas des imperméabilisations des sols (construction de voirie, parking ou bâtiments) on appliquera par défaut une émission à hauteur du stock total de carbone contenu dans le sol. Cette approche est cohérente avec la démarche du CITEPA. Les valeurs proposées sont donc pour les prairies et les forêts 290 tCO2.ha-1 et pour les cultures 190 tCO2.ha-1
Changement d'affectation des sols
Les facteurs d’émission (ou de captation) proposés pour la France sont les suivants : ■FE (culture vers prairie) = - 1,8 (+- 0,95) tCO2.ha-1.an-1 ■FE (culture vers forêt) = - 1,61 (+- 0,88) tCO2.ha-1.an-1 ■FE (prairie vers forêt) = - 0,37 (+- 0,73) tCO2.ha-1.an-1 ■FE (prairie vers culture) = 3,48 (+-1,1) tCO2.ha-1.an-1 ■FE (forêt vers culture) = 2,75 tCO2.ha-1.an-1 ■FE (forêt vers prairie) = 0,37 (+- 0,37) tCO2.ha-1.an-1 ■FE (culture vers prairie) = - 1,8 (+- 0,95) tCO2.ha-1.an-1 ■FE (forêt vers sols non imperm.) = 0 tCO2.ha-1 ■FE (prairie vers sols non imperm.) = 0 tCO2.ha-1 ■FE (culture vers sols non imperm.) = 0 tCO2.ha-1 ■FE (forêt vers sol imperméabilisés) = 290 (+- 120) tCO2.ha-1 ■FE (prairie vers sol imperméabilisés) = 290 (+-120) tCO2.ha-1 ■FE (culture vers sol imperméabilisés) = 190 (+-80) tCO2.ha-1
Sources : [240] INRA / Octobre 2002 / Stocker du carbone dans les sols agricoles de France ? [241] RMQS - Réseau de Mesures de la Qualité des Sols
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