Compostage domestique |
Le compostage domestique est réalisé par les ménages dans leur jardin. De manière générale, le compostage est un procédé de transformation aérobie (en présence d’oxygène, contrairement à la méthanisation qui est une réaction anaérobie) de matières fermentescibles dans des conditions contrôlées. Il permet l’obtention d’une matière fertilisante stabilisée, riche en composés humiques, le « compost », susceptible d'être utilisé, s’il est de qualité suffisante, en tant qu'amendement organique améliorant la structure et la fertilité des sols. Les FE établis pour le compostage domestique peuvent être utilisés comme approximations des FE relatifs au compostage partagé qui désigne les opérations où le compostage, quel que soit sa taille ou sa forme (composteur, tas de compost, chalet, pavillon, aire…) est géré par plusieurs personnes, foyers, sur un lieu public ou au moins « collectif » (pied d’immeuble, espace d’un quartier ou d’un lotissement…).
Description du facteur d’émissions
Composition et représentativité du gisement de déchetsLes déchets concernés par le compostage domestique correspondent à des déchets de cuisine et des déchets verts produits par les ménages et gérés en mélange.
PérimètrePour le calcul des émissions induites, le périmètre pris en compte correspond : ‒Au processus de compostage en tant que tel, celui-ci étant à l’origine d’émissions de CH4 et de N2O (et des émissions de CO2 biogéniques) ; ‒A l’épandage au sol du compost, cette action générant également des émissions. En revanche, n’ont pas été pris en compte : ‒Le stockage intermédiaire des déchets organiques (émissions gazeuses liées au démarrage du processus de décomposition des déchets organiques, fabrication et fin de vie du contenant), cette étape est supposée avoir un impact négligeable en comparaison du processus de compostage lui-même. ‒Les éléments du composteur (extraction des ressources, fabrication du composteur et fin de vie). ‒Les outils utilisés lors du remplissage du composteur (gants, pelles et fin de vie). Il n’est pas proposé de FE « émissions évitées » pour le compostage domestique en raison des fortes incertitudes portant sur son utilisation effective et sur ce à quoi il se substitue (amendement organique, support de culture et nature de ce support par exemple). Toutefois, des données informatives sont fournies ci-après.
Origine des données utilisées
Les données relatives aux émissions processus de compostage domestique et à l’évaluation environnementale de cette gestion ont été recueillies et modélisées dans le cadre d’une étude866 réalisée en 2015 pour le compte de l’ADEME par l’APESA, OLENTICA et Bio Intelligence Service. Cette étude, intitulée « Impact sanitaire et environnementaux du compostage domestique », avait pour objet d’évaluer différentes pratiques de compostage (en tas, en bac fermé, avec ou sans brassage) en procédant à des mesures d’émissions conduites lors d’un plan d’expérience mené sur une année. Le tableau ci-dessous synthétise les pratiques de compostage pour lesquelles un facteur d’émission est disponible ainsi que les valeurs d’émissions lors du processus de compostage et lors de l’épandage qui ont été prises en compte. Ces données portent sur des déchets de cuisine ne contenant pas de restes de viande ou de poissons. Le mix pris en compte dans l’étude citée en référence est un mix constitué de 2/3 de déchets de cuisine et d’1/3 de déchets verts.
* Les expériences n’ayant pas permis de détecter d’émissions de N2O, les auteurs ont adopté une approche conservative et pris en compte des émissions considérées égales au seuil de détection.
Quid des émissions évitéesÂLes émissions évitées découlent de la valorisation possible du compost en amendement organique (un évitement de fertilisants et de pesticides est considéré dans cette étude) ou en support de culture (un évitement de tourbe est considéré dans cette étude) et à la prise en compte d’un stockage stable (pour une longue période) d’une partie du carbone contenu dans le compost suite à son apport au sol. Comme précédemment indiqué, l’existence de ces émissions évitées est toutefois conditionnée par l’utilisation effective du compost par les ménages, ce qui ne semble pas toujours être le cas (le taux d’utilisation du compost par les ménages est à ce jour difficile à établir). Le tableau ci-dessous présente les valeurs d’émissions évitées, exprimées en kg eqCO2/kg de déchets bruts, telles que publiées dans le rapport d’étude866 APESA, OLENTICA, BIO Intelligence Service.
Selon les auteurs, les bénéfices plus élevés de la valorisation comme support de culture tiennent à l’évitement des émissions de CO2 qui seraient générées par la dégradation de la tourbe, considérée comme d’origine fossile, suite à son épandage (une partie du carbone contenu dans la tourbe étant cependant considéré comme stocké de manière durable dans le sol). L’autre poste le plus notable concerne les émissions évitées dues au stockage dans le sol d’une partie du carbone contenu dans le compost, celui-ci étant pris en compte quel que soit le mode de valorisation du compost. Des informations plus détaillées par poste d’évitement ainsi que sur les hypothèses et les données considérées sont disponibles dans le rapport d’étude.
Représentativité
Représentativité techniqueDeux pratiques de compostage domestique sont couvertes par les facteurs d’émissions proposés : ‒En tas, avec ou sans brassage. ‒En bac fermé, avec ou sans brassage.
Représentativité temporelleLes facteurs proposés sont représentatifs de mesures et de calculs effectués sur l’année 2015.
Représentativité géographiqueLe plan d’expérience a été conduit en France, dans la région de Pau. Par extrapolation, les facteurs d’émissions établis sont considérés comme représentatifs pour la France.
Sources :
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