Traitement des déchets et eaux usées

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Description

 

Le traitement des déchets génèrent des émissions directes de GES lors :

Du stockage des déchets solides organiques

Process d'épuration des eaux usées

Fuite de biogaz

Compostage

Épandage des boues de stations d'épurations et compost (voir agriculture - sols agricoles)

De l'incinération des déchets (voir le chapitre sur la combustion des déchets)

 

 

 

Stockage des déchets solides organiques

 

 

Stockage_dechets_methanisation

Schéma des émissions de GES dues au stockage des déchets organiques

 

Les déchets biodégradables ou "biodéchets" appartiennent à une catégorie de déchets d’origine végétale ou animale en général, qui se décomposent grâce à d’autres organismes vivants (décomposeurs). On les trouve généralement dans les résidus urbains solides (parfois appelées ordures ménagères biodégradables) comme :

les déchets végétaux

les déchets de cuisine allant dans les ordures ménagères

les déchets de papiers et cartons

les plastiques et autres contenants ou emballages biodégradables.

 

Cette décomposition a notamment lieu dans des centres de stockage. Elle génère des émissions de GES en suivant le principe du schéma représenté ci-dessus.

 

Ainsi, pour chaque type de déchets, on dispose des taux caractéristiques suivant :

T1 : % (en poids) de C Biodégradable

T2 : Taux de méthanisation du C biodégradable

T3 : Taux de CH4 dans le gaz

T4 : Taux d'oxydation

T5 : Taux moyen de captage (caractéristique du centre de stockage)

 

Les émissions de CH4 du déchets sont donc données par la formule suivante :

 

 

Les émissions de CO2b du déchets sont donc données par la formule suivante :

 

 

 

Dans la Base Carbone ®, on dispose des taux suivant :

 

Type de déchet

T1

T2

T3

T4

T5

Déchets de carton

40%

22%

50%

10%

70%

Déchets de papier

38%

24%

50%

10%

70%

Déchets alimentaires

15%

38%

50%

10%

70%

Ordure ménagère

13%

30%

50%

10%

70%

 

Cela permet de trouver les facteurs d'émissions suivants :

 

Type de déchet

Pour 1 tonne de déchets

kg CO2b émis

kg CH4 émis

Déchets de carton

150

11,9

Déchets de papier

155

12,3

Déchets alimentaires

97

7,7

Ordure ménagère

64

5,1

 

 

 

 

Process d'épuration des eaux usées

 

Description

 

Le traitement des eaux usées peut conduire aux émissions directes de GES suivantes :

Des émissions de CH4 générées lors du séjour en conditions anaérobies (marécages, bassins de rétentions, lagunes, bras mort de rivière…) d’eaux chargées en matière organique (contenant beaucoup de carbone).

Des émissions de N2O générées par la dégradation (nitrification / dénitrification) des composés azotés contenues dans l'eau, en conditions aérobies ou non.

 

 

 

Part CH4

 

En pratique, il faut une durée de séjour minimum en conditions anaérobies et une concentration minimum des eaux usées en matières organiques, pour que les émissions soient significatives, ce qui suit ne concerne pas :

les eaux rejetées dans un milieu non stagnant (eaux en mouvement de rivière ou de fleuve, par exemple), où les conditions anaérobies ne sont pas réunies,

les eaux rejetées dans un réseau qui aboutit à une station d’épuration, car le maintien en conditions anaérobies de la matière organique en suspension (qui ne dure que le temps d’arriver à la station) est bien trop court pour que des émissions significatives aient lieu. Seules les eaux en sortie de station, et rejetées dans un milieu stagnant, sont éventuellement à prendre en compte.

 

Une parfaite adéquation des facteurs d’émission à la réalité devrait conduire à utiliser des facteurs différenciés selon le système de traitement (qui conditionne le caractère plus ou moins aérobie) et les conditions climatiques (qui conditionnent la rapidité de fermentation). Ainsi, selon ce contexte une part plus ou moins grande du carbone initial est effectivement transformée en méthane.

 

Le GWRC, dans ses travaux de 2010, recommande d’utiliser un ratio de CH4 émis/ DCO* éliminée = 0,0002. Soit :

 

 

 

 

 

Part N2O

 

Les publications scientifiques récentes s’accordent sur le fait que les émissions de N2O des stations d’épuration sont essentiellement liées à l’étape de nitrification. Les quantités de N2O produites sont proportionnelles aux flux d’azote nitrifié et dépendent de la nature du traitement et donc du type de procédé de traitement et de sa mise en oeuvre.

 

Le groupe de travail de l'ASTEE sur le guide sectoriel eau et assainissement210 propose de retenir le facteur d’émissions de 0,073 % t N2O / t NTK* abattue sur la STEU quel que soit le procédé de traitement. Cette valeur est obtenue avec une valeur de rendement de 80% et s’applique sur les stations qui traitent l’azote. Il met toutefois en garde sur les incertitudes très importantes sur ce poste (écarts pouvant aller de 1 à 20).

 

 

 

 

Incertitudes

 

Pour les process d'épuration des eaux usées, l'incertitude étant très grande (de 1 à 20), la valeur de 2000% est retenue.

 

 

Sources :

[210] ASTEE - ADEME / Guide méthodologique des émissions de gaz à effet de serre des services de l'eau et de l'assainissement (Guide sectoriel Mis à jour en 2018)

[211] Ministère australien de l'environnement / 1997 /A Quick Reference Guide, Estimating Potential Methane Production, Recovery and Use from Waste.(www.environnement.gov.au)