Solides |
Description
Le terme « biocombustibles » désigne les combustibles solides, d’origine végétale (ou animale, de manière plus marginale), utilisés soit pour de la production de chaleur seule, soit pour une production combinée de chaleur et d’électricité.
Ces biocombustibles peuvent être les co-produits ou sous-produits d’activités forestières, agricoles ou industrielles ou être issu de filières ayant uniquement comme objectif la fourniture d'énergie. La filière bois énergie est aujourd’hui la première EnR en France. En 2019, elle représente 36 % de la production primaire nationale d’énergies renouvelables, pratiquement exclusivement sous forme de chaleur ; seulement 8 % de sa production est électrique. L’estimation de la répartition des combustibles biomasse dans les installations financées par le Fonds Chaleur et les installations de cogénération de plus de 1200 MWh/an en 2018 donne approximativement la répartition suivante : environ 45 % de plaquettes forestières ; 9,5 % de plaquettes bocagères ; 17 % de connexes de l’industrie de la transformation du bois ; 17 % de sous-produits industriels et agricoles ; 7% de bois en fin de vie SSD (Sortie du statut de déchet) ; 4 % de bois déchet « adjuvanté » ; 0,5 % de granulés du bois et autres. [134]
Les biocombustibles retenus dans la Base Carbone® sont issus de l'étude ADEME "Analyse du cycle de vie du bois énergie collectif et industriel" - Janvier 2022 [134] : ■Les plaquettes forestières ■Le connexes de transformation de bois ■Les déchets bois ■Les granulés de bois (ou pellets)
Les plaquettes forestières sont les copeaux de bois issus du broyage par des engins mécanisés des rémanents de l'exploitation forestière ou de bois de faible diamètre dont c'est souvent la seule valorisation possible. Elles sont utilisés des chaudières pour le chauffage domestique ou dans le chauffage collectif (réseau de chaleur) et industriel.
Les connexes de transformation de bois sont des écorces humides non calibrées ou des délignures sèches issus de la transformation du bois. Ils sont constitués de produits divers selon l’activité de l’industrie (copeaux, plaquettes, chutes de panneaux…)
Les déchets de bois sont issus d'emballages (type SSD : "Sortie du statut de déchet") ou d'ameublement, demenuiserie, ou d'emballage sans SSD secs non calibrés (DEA). Plusieurs étapes de préparation sont possibles : Stockage, concassage, broyage, déferraillage, criblage.
Les granulés de bois (ou pellets en anglais) sont issus du compactage des résidus de scieries ou du compactage des sciures et copeaux provenant directement de la sylviculture. Ils sont utilisés pour le chauffage domestique dans des foyers fermés / poëles / inserts ou dans des chaudières à granulés.
Les facteurs d'émissions proposés résultent de différents scenarios [134]: Scenarios étudiés de l'utilisation de différents biocombustibles [134]
Les facteurs d'émissions sont établis par kWhPCI ou par kg de combustible à partir de la table de correspondance :
Les principaux résultats sont : Résultats d'émissions de l'utilisation de différents biocombustibles [134]
La valeur par défaut à utiliser en l’absence d’information sur l’intrant est 16,4 kgCO2eq/MWhth. Cette valeur correspond à l’utilisation de plaquette forestière de taillis de feuillu sèche, utilisée dans une chaufferie de puissance 0-0,5 MW
Poste amont
Le poste amont intègre toutes les émissions en lien avec la prépartion du bio combustible : broyage, transport, séchage, concassage, criblage....
Caractéristiques des scenarios étudiés [134]
En règle générale ne sont pas comptabilisées les étapes de Gestion sylvicole et récolte du bois (Gestion et exploitation forestière, débardage) ainsi que de préparation du bois pour d’autres usages (papeterie ou scierie). De plus amples détails sont donnés dans l'étude [134]
Poste combustion
La combustion émet des émissions de CH4 dépendantes de la qualité de l'équipement de combustion. La combustion n'émet pas de CO2f (fossile), mais émet du CO2b (biogénique) : voir le chapitre sur le CO2 biogénique pour comprendre la prise en compte du CO2b dans les exercices de comptabilité GES.
Quand c’est un composé d’origine organique qui est brûlé, deux cas de figure peuvent se présenter : •La biomasse brûlée n’est pas remplacée : il y a alors lieu de compter les émissions. •La biomasse brûlée est remplacée l’année même ou peu de temps après : dans ce cas, la nature de la biomasse est à prendre en compte. oPour la biomasse d’origine agricole, les émissions de carbone biogénique ne sont pas comptabilisées. Cependant, si la production de cette biomasse induit des changements d’occupation du sol directs ou indirects, ou un changement des pratiques agricoles, un impact supplémentaire serait à prendre en compte. Des facteurs pour prendre en compte l’impact des changements d’occupation des sols directs sont déjà proposés aujourd’hui dans la Base Carbone, et peuvent être ajoutés aux facteurs d’émission du combustible2. En revanche, en raison de la difficulté de quantification et de la grande variabilité des situations possibles, il n’existe pas encore de facteurs d’émission pour prendre en compte les changements d’occupation des sols indirect et changement de pratiques agricoles dans la Base Carbone de l’ADEME. oPour la biomasse d’origine forestière, les émissions de carbone biogénique ne sont pas comptabilisées si cette biomasse provient d’un pays où les prélèvements en forêt sont inférieurs à l’accroissement net de la mortalité. Cependant, si la production de cette biomasse induit des changements de pratiques sylvicoles, un impact supplémentaire serait à prendre en compte.
(1) Les émissions de CO2 sont incluses dans l’inventaire d’émissions. Il faut tenir compte à la fois du carbone contenu dans la biomasse brûlée, et de la perte de carbone du sol qui suivra la déforestation, ce qui en pratique consiste à rajouter 20 à 50 % de supplément aux émissions de combustion.
(2) La biomasse produite sur des parcelles défrichées se voit affectée des émissions liées à la déforestation. En pratique on impute aux 20 ou 30 premières années de production le déstockage de carbone lié à la déforestation initiale ainsi que ce qui viendra de la perte de carbone des sols.
Le facteur d’émission non nul des biocombustibles peut également provenir : •des gaz autres que le CO2 émis lors de la combustion (par exemple du CH4) ; •des émissions de gaz à effet de serre liées à la production du combustible (fabrication des engrais le cas échéant, conduite de la culture, traitement mécanique ou thermique du produit de la culture ou du bois, etc) ; •des émissions de gaz à effet de serre liées au transport du combustible entre son lieu de production et son lieu d’utilisation.
Données « Label E+/C- »
Dans le cadre des réflexions sur la Performance Environnemental des Bâtiments Neufs (PEBN), des travaux ont été menés pour établir un référentiel « Energie-Carbone » à mettre en œuvre dans le cadre de l’expérimentation nationale du Label E+/C-. Les facteurs d’émissions associés ne sont à utiliser que dans ce cadre très précis. Plus d’informations sur le site de l’expérimentation.
Sources :
[134] Etude ADEME "Analyse du cycle de vie du bois énergie collectif et industriel" - Janvier 2022 [943] MEEM - MLHD - Référentiel Bâtiment « Energie-Carbone » - Label E+/C- |